L’affaire
est très grave : un audio qui circule sur les réseaux sociaux et qui
appelle au meurtre de Newton Ahmed Barry. Les organisations professionnelles
des médias (OPM) appellent les autorités «à assurer urgemment sa sécurité». Et
«demandent au procureur du Faso d’ouvrir diligemment une enquête pour arrêter
et traduire en justice, l’auteur de l’audio et/ou ses commanditaires». A lire
dans cette déclaration…
Les organisations professionnelles des médias
signataires de la présente déclaration ont appris avec indignation, les menaces
de mort contre la personne de Newton Ahmed Barry. En effet, à travers un
enregistrement audio, largement diffusé sur les réseaux sociaux, une voix
appelle les Burkinabè à s’en prendre à la résidence du journaliste, par
ailleurs ancien rédacteur en chef du journal d’investigation L’Evènement. « Il faut aller brûler son domicile,
raser complètement sa maison, ramasser tous les gravats et laisser le terrain
vide », invite en substance la voix qui profère les menaces. Elle va
plus loin en traitant l’ancien président de la Commission électorale nationale
indépendante (CENI) de « terroriste »
qui ne mérite pas de vivre au Burkina Faso.
Qu’a-t-il pu bien faire pour subir une telle
animosité ? Y a-t-il un lien entre les publications récentes du
journaliste sur sa page Facebook et ces attaques qu’on croyait à jamais
révolu dans notre pays ?
Ces menaces à l’encontre de notre confrère
interviennent dans un contexte où des audios haineux inondent les réseaux
sociaux incitant aux meurtres collectifs de certains de nos compatriotes. Ces
audios viennent alourdir un environnement socio-politique déjà délétère et
interpellent tous les démocrates et patriotes sincères à se mobiliser, à
prendre clairement position et à faire barrage par tous les moyens aux drames
inéluctables que pourraient engendrer ces agissements irresponsables et
criminels.
Nous exprimons notre consternation face à
autant de déchaînement de haine et condamnons les auteurs de ces audios où
qu’ils se trouvent et quelles que soient leurs motivations.
Face à cette intolérance innommable, nos
organisations qui ont toujours défendu la liberté d’expression ont rendu visite
à Newton Ahmed Barry afin de lui
traduire toute notre solidarité et notre détermination à nous opposer aux
contempteurs de la liberté d’expression et de la presse.
En tout état de cause, les organisations
professionnelles des médias :
-
condamnent
avec force cet extrémisme et cette méchanceté gratuite et inutile vis-à-vis de
M. Barry ;
-
appellent
les autorités du Burkina Faso à assurer urgemment la sécurité de Newton Ahmed à
Barry ;
-
demandent
au procureur du Faso d’ouvrir diligemment une enquête pour arrêter et traduire
en justice, l’auteur de l’audio et ou ses commanditaires avant qu’ils n’aient
le temps de mettre en pratique leur funeste pensée ;
-
réaffirment
leur soutien et toute leur solidarité à Newton Ahmed Barry ainsi qu’à toute sa
famille.
De même,
elles :
-
présentent
leurs condoléances aux familles des FDS et des victimes civiles tombées suite
aux attaques barbares et meurtrières de Seytenga ;
-
expriment
leur compassion et leur solidarité aux blessés et personnes déplacées internes
engendrés par ces attaques ;
-
condamnent
toute stigmatisation à l’encontre de quelque communauté que ce soit ;
-
invitent
les autorités politiques et judiciaires à, d’une part, tout mettre en œuvre
afin de ne pas laisser prospérer ces attitudes négatives et porteuses de
dangers pour la cohésion sociale et d’autre part, faire la lumière sur tous les
autres cas de menaces et intimidations déjà dénoncées par nos organisations ;
-
appellent
les Burkinabè épris de paix, de justice et de liberté, à dénoncer ces
comportements indignes qui sont des signes avant-coureurs de violations
massives des droits humains.
Fait à Ouagadougou, le 20 juin 2022
Pour le CNP-NZ,
Le Président
Siriki Dramé
Pour l’AJB,
Le Président
Guézouma Sanogo
Pour la SEP,
Le Président
Boureima Ouédraogo
Pour le SYNATIC,
Le Secrétaire Général Adjoint
Aboubakar Sanfo
Pour l’AEPJLN,
Le Président
Evariste Zongo
Pour l’UBESTV,
Le Président
Issoufou Saré
Pour l’APAC,
Bénédicte Sawadogo
Pour l’AEPML,
Le Président
Dr. Cyriaque Paré
Pour l’UNALFA,
Le Président
Jean Baptiste
Sawadogo
Pour l’ARCI,
Le Président
Bélibié
Soumaïla Bassolé
Pour Reporters
du Faso,
Le Président
Charles
Kiendrebeogo