Souleymane Ouédraogo, DG de la SONABEL : "Nous n'avons pas augmenté les tarifs"

actualite

Souleymane Ouédraogo, DG de la SONABEL : "Nous n'avons pas augmenté les tarifs"

  • 0FCFA

La Société nationale d'électricité du Burkina (SONABEL) a animé une conférence de presse ce 13 septembre. Objectif : expliquer la nouvelle grille tarifaire de la Société et taire les rumeurs faisant état d'une augmentation des tarifs. Les tarifs ne seront pas augmentés, ni pour les ménages ni pour qui que ce soit, affirme le Directeur Général, Souleymane Ouédraogo. L'Etat burkinabè a juste décidé de ne plus subventionner l'électricité d'un certain type de clients. Il s'agit des banques, des compagnies d'assurance, des institutions internationales, des ambassades, des sociétés de télécommunication et des industries du tabac.

 

Depuis 2006, l'Etat burkinabè accorde des subventions à la SONABEL pour lui permettre d'assurer un certain équilibre financier. Ainsi, en 2022, l'Etat a déboursé 72 milliards FCFA pour subventionner le coût de l'électricité produite par la SONABEL. Au regard des difficultés auxquelles est confronté le Burkina Faso, le gouvernement a décidé d'arrêter la subvention pour un certain nombre de clients. Le bénéfice engrangé servira à financer d'autres secteurs. Les clients de la SONABEL qui ne recevront plus la subvention sont les banques, les compagnies d'assurance, les institutions internationales, les ambassades, les compagnies de télécommunication et les industries du tabac. "Nous allons simplement appliquer à cette catégorie de clientèles un tarif qui n'est pas subventionné. Nous leur demandons maintenant de payer ce que l'Etat payait pour eux. C'est une mesure qui vient corriger une distorsion de longue date", précise le Directeur général de la SONABEL.

 

"Les structures qui sont visées ont des capacités financières suffisantes. 37 entreprises sont concernées par la mesure. Le résultat net le plus élevé parmi ces entreprises en 2022 est de 57 milliards FCFA. Nous estimons qu'économiquement, ce n'est pas bon de subventionner l'électricité de quelqu'un qui peut faire un bénéfice de 57 milliards", explique le DG Souleymane Ouédraogo. Pour lui, le Burkina peut utiliser cet argent pour d'autres secteurs. "Nous avons des écoles à construire, des routes à construire ; il y a des zones au Burkina Faso, à Ouagadougou, où il n'y a pas d'électricité", poursuit-il.

 

"La nouvelle grille tarifaire ne concerne pas les ménages"

 



La SONABEL a également une nouvelle grille tarifaire en fonction de laquelle la nuit, l'électricité devient plus chère. Les postes horaires ont été définis en 1988. A cette époque, c'est l'administration burkinabè qui consommait le plus d'électricité. Par conséquent, l'électricité était chère pendant la journée. Mais avec la croissance démographique et l'évolution, il y a assez de ménages et assez d'industriels qui consomment plus la nuit.  La demande est maintenant beaucoup plus forte la nuit. "Depuis 1988, on a gardé les mêmes plages horaires. Il n'est plus opportun et il n'est plus économiquement justifié de maintenir ces heures parce qu'en les maintenant, nous faisons du tort au pays", explique le DG de la SONABEL. En clair, avec la nouvelle tarification, l'électricité devient moins chère la journée et plus chère la nuit. "On a voulu corriger cette distorsion de longue date en déplaçant simplement les heures de pointe (les heures où l'électricité est plus chère) de la journée vers la nuit et les heures pleines (heures où l'électricité est moins chère) de la nuit vers la journée. Nous n'avons pas changé les tarifs", explique le DG. Cette nouvelle réorganisation de la tarification ne concerne pas les ménages. Elle concerne les industriels, dit-il.

 

Selon le DG Souleymane Ouédraogo, la SONABEL, un projet de recensement général de la clientèle commencera la semaine prochaine. Un dispositif sera mis en place afin de permettre de numériser le réseau de distribution et de géolocaliser l'ensemble des clients.


Prisca KONKOBO


Ecrit par Courrier Confidentiel






ISCOM
Voeux CNSS
CNPNZ: Club de la presse