Il faut
impérativement se réinventer. S’adapter à l’évolution des nouvelles
technologies. Depuis 2016, une
pratique en vogue, entretenue par des individus tapis dans l’ombre, décime les journaux d’investigation. Ces
individus scannent frauduleusement le journal papier dès sa parution et le
distribuent à grande
échelle sur les réseaux sociaux. Créant ainsi de gros préjudices financiers pour
ces entreprises de presse déjà confrontées à un contexte économique difficile.
Nous en avons déjà parlé dans nos
colonnes: «Dès que le journal est sur le
marché, il se trouve des individus qui prennent la version papier (un seul
exemplaire), s'asseyent et le scannent en entier pour le partager dans des
groupes WhatsApp ou avec un ami, deux amis ; et comme un travail à la chaîne,
la version scannée est partagée à des centaines, voire des milliers de
personnes à travers les groupes WhatsApp ou des mailings
list. Conséquence, la perte est énorme pour les médias en
question. Imaginez un média qui imprime 4000 exemplaires, et une seule
personne scanne un exemplaire qu'elle dispatche dans deux groupes WhatsApp par
exemple. Déjà, cela fait près de 500 personnes qui ont le journal scanné par le
fait d’un seul individu, et en même temps, près de 500 personnes qui
n’achèteront plus le journal. Si dans ces deux groupes, une autre personne
par exemple partage le même exemplaire dans deux autres groupes, imaginez le
dommage».
L’actuel président du Conseil
supérieur de la communication (CSC), Abdoulazize Bamogo, avait, lui
aussi, lancé l’alerte le 29 avril 2020, suite à une de nos publications à
succès: «Depuis hier, on lit sur les réseaux sociaux de nombreuses publications
de félicitations adressées au Journal Courrier Confidentiel (…). Dans le même
temps, il circule sur les plateformes de partage, des fichiers numériques du journal
qui a été scanné et mis en ligne par certains lecteurs. Si on peut saluer les
publications de félicitations qui participent de la promotion du journal et
contribuent ainsi à élargir les recettes de l’entreprise de presse, on doit
condamner les partages des fichiers qui nuisent à la vente du journal. Les
partages de fichiers tuent le journal. Ils empêchent les ventes du journal et
cultivent l’esprit du gratuit chez les lecteurs. Alors que le travail qui
vaut ces félicitations est le fruit d’un investissement financier important
(salaires des journalistes, activités d’enquête, administration, impression et
distribution du journal) que le Journal espère récupérer à travers ses ventes.
Pour un journal comme Courrier
confidentiel qui ne fait pas beaucoup de recettes publicitaires, ce sont
les recettes de vente du journal qui financent la production intellectuelle et
industrielle du journal. Donc en empêchant ces recettes, vous signez l’arrêt de
mort du journal». Il avait alors rappelé, avec force détails, que «le
scannage et le partage des journaux constituent un délit de contrefaçon « puni
d'un emprisonnement de deux mois à un an et d'une amende de 50 000 à 300 000
francs ou de l'une de ces deux peines seulement » (Article 106, loi n°032-99/AN portant protection de la propriété littéraire et artistique). Ceux qui se
permettraient de vendre ces contrefaçons des journaux risquent des peines
encore plus lourdes, puisqu’il s’agira dès lors d’acte de piraterie : « la
piraterie est punie d'une peine d’emprisonnement d'un an à trois ans et d'une
amende de 500.000 à 5.000.000 de francs ou de l'une de ces deux peines
seulement » (Article 109)».
Cette pratique, difficilement
contrôlable, qui avait cependant diminué suite à des communiqués de
sensibilisation de la Société des éditeurs de la presse privée (SEP), a repris
de plus belle depuis quelques années. Comme un coup de poignard sur le dos
des journaux ! Une action en justice a
même été entreprise, entre-temps, par des organes de presse écrite. Mais
elle est restée lettre morte… en cours de route.
Face à cette situation, nous avons
estimé qu’il était temps d’oser inventer l’avenir. C’est pourquoi, à partir de mai
2023, les enquêtes de Courrier
confidentiel seront exclusivement
disponibles sur son site web www.courrierconfidentiel.net. Une
plateforme sécurisée, où sont également stockés les articles de nos anciennes
éditions, et qui vous offre la possibilité de vous abonner, en choisissant la
formule d’abonnement qui vous convient. Votre abonnement vous donne accès à
l’ensemble des éditions publiées pendant la période d’bonnement que vous aurez
choisie ainsi qu’aux articles des anciennes éditions présents sur le site. Vous
pouvez également y acheter des articles de presse. Les paiements pourront être
effectués par Coris Money, Orange Money et Moov Money pour le cas du Burkina. Il
sera également possible de payer par Mobile money à partir de la Côte d’Ivoire,
du Mali, du Sénégal, du Cameroun et de la Guinée Conakry. Et ce n’est pas tout : que vous soyez en
France, aux Etats-Unis ou ailleurs, il est désormais possible de vous abonner
directement sur le site. Vous pourrez payer votre bonnement par carte bancaire
ou par Paypal (Visa, MasterCard, etc.). Evidemment, plusieurs articles seront
également accessibles sur le site, sans aucun paiement.
Les dates de parution restent les
mêmes : les 5, 15 et 25 du mois, avec des
publications d’alertes entre ces éditions. Nous nous efforcerons de vous offrir
un contenu plus dynamique : des enquêtes, des interviews et d’autres
informations exclusives. A suivre !
Hervé TAOKO