Situation socio-politique : « Les 5 plaies purulentes du Faso » sous la plume de Boureima Jérémie Sigué

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Situation socio-politique : « Les 5 plaies purulentes du Faso » sous la plume de Boureima Jérémie Sigué

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« Les 5 plaies purulentes du Faso ». Ce dernier essai du fondateur des Editions le Pays, Boureima Jérémie Sigué, est un décryptage sans concession des maux d’ici. Des maux d’Afrique en général. Journaliste et historien du présent, il est de la génération de ceux qui peuvent éclairer le présent et donner à la génération actuelle  la chance de choisir : choisir son chemin, le tracer et enfin choisir les couleurs de son propre destin.  Ce sixième essai qui porte sa plume s’est donné la mission de dire ce que le présent du Burkina Faso et de l’Afrique recèle de plus périlleux : la dégringolade vertigineuse des valeurs. « La Haut-Volta, faut-il le rappeler, fut une terre de dignité.  La vaillance et la résilience de ses habitants sont de notoriété publique (… ) Leurs descendants que nous sommes n’ont pas su bien tenir la corde, celle de la dignité et de toutes les autres valeurs qui donne à l’homme son lustre et sa brillance morale», écrit-il. Et cette perte des valeurs dont est victime le pays a un coupable désigné : l’argent. Il a poussé des cornes dans le Burkina post-révolution pour se métastaser dans toute la société, avec la bénédiction des pouvoirs politiques : « Il faut reconnaitre que lorsque le pouvoir politique se bâtit, avec l’unique matériau de l’argent, à l’exclusion de toute valeur morale, il ne peut que produire des déchets moraux ».

Le livre questionne aussi l’identité du Burkinabè, de l’Africain. La rencontre entre le continent noir et le monde occidental a laissé des traces indélébiles. L’Afrique n’a pas su tirer ses marrons du feu. Voici un avant-goût : « L’Occident nous a pris ce que nous avions de meilleur et nous, nous avons pris de lui ce qu’il y avait de plus laid ».

Boureima Jérémie Sigué évoque aussi la souveraineté des Etats africains. Elle n’est pas acquise et elle ne sera pas offerte sur un plateau en or. Il faut braver l’adversité, comme un cueilleur de miel brave les abeilles, pour aller la chercher. Car réclamer cette souveraineté aujourd’hui est synonyme de remise en cause de l’ordre établi. « On ne porte pas impunément un coup d’arrêt à plus d’un siècle de privilèges », prévient-il.  Mais n’avons-nous pas suffisamment rampé ? Il faut « sonner le glas de la soumission et de l’indignité ».

Ceux qui s’intéressent à l’Afrique et au Burkina trouveront, sans doute, leur compte dans ce livre de 170 pages, édité par les Editions Le Pays. Il est réparti en cinq parties avec des chapitres comme «Faire le choix de l’audace et de l’avenir »,  « Le Faso, une terre de tourments répétitifs », « Vers une désacralisation du travail et de la bonne moralité », « Les Africains sont les pauvres les plus riches de la terre », etc.

L’auteur Boureima Jérémie Sigué est diplômé du Centre d’études des sciences et techniques  de l’information de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar, l’Université de Montréal au Canada et de l’Institut français de presse de l’Université Paris II Panthéon-Assas. Il a fondé, en octobre 1991, le quotidien Le Pays devenu aujourd’hui un groupe de presse. Avant « Les 5 plaies purulentes du Faso », il a publié cinq autres livres dont « Faut-il désespérer de l’Afrique ? », « Médias et gouvernance, le sel ou le poison », « La tragédie de l’entourage présidentiel ».

Lomoussa BAZOUN

Ecrit par Courrier Confidentiel






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