Burkina Faso : INSO dément les accusations d'espionnage et réclame la libération de ses employés détenus
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Burkina Faso : INSO dément les accusations d'espionnage et réclame la libération de ses employés détenus

L'organisation humanitaire International NGO Safety Organisation (INSO) sort de son silence. Dans une déclaration publiée mardi, elle rejette catégoriquement les accusations portées contre elle par les autorités burkinabè. Elle réclame la libération immédiate de ses employés détenus depuis plusieurs semaines.

INSO, organisation à but non lucratif basée aux Pays-Bas, affirme qu'elle « reste déterminée à tout mettre en œuvre pour obtenir la libération de tous ses collègues ». L'ONG, présente dans plus de vingt pays, assure suivre et informer sur les tendances sécuritaires afin d'aider les humanitaires à mieux se protéger sur le terrain.

Elle dit opérer en toute transparence au Burkina Faso depuis 2019, à la demande d'autres ONG. Et affirmer être enregistré auprès des ministères compétents, « conformément à la législation nationale ». Elle explique avoir toujours tenu les autorités informées de ses activités.

Mais le 28 juillet dernier, les services de sécurité burkinabè ont perquisitionné son bureau à Ouagadougou. À la suite de cette visite, le directeur pays a été interpellé, puis placé en détention. Dans les semaines qui ont suivi, quatre employés burkinabè et trois internationaux ont également été arrêtés. Le directeur global des programmes, « venu spécialement pour dialoguer avec les autorités », en fait partie, confie l'ONG.

INSO affirme avoir coopéré pleinement à l'enquête en cours. Et avoir tenté à plusieurs reprises d'obtenir, dit-elle, un « entretien direct » avec le ministre de la Sécurité. Sans succès. Elle se dit préoccupée par les accusations qui associaient son travail humanitaire à des activités de renseignement. Une assimilation qu'elle juge « fausse et dangereuse » pour les travailleurs humanitaires.

Selon l'organisation, les informations qu'elle collecte concernent les risques d'affrontements, la criminalité ou les incidents impliquant des ONG. Elles sont publiques, non confidentielles, et servent uniquement à prévenir les dangers auxquels sont exposés les acteurs humanitaires, affirme-t-elle.

Avant sa suspension, INSO a travaillé, selon ses responsables, avec 168 ONG nationales et internationales au Burkina Faso. Représentant ainsi plus de 8 000 humanitaires dont 90 % de personnels locaux. Ses rapports et alertes permettaient aux ONG d'éviter, dit-elle, certaines zones à risque et de planifier leurs missions en toute sécurité.

Les données recueillies sont stockées dans le Centre de données sur les conflits et l'action humanitaire de l'organisation, accessible à tous ses partenaires enregistrés, peut-on lire dans la déclaration. L'ONG précise d'ailleurs que ses partenaires « signent un code de conduite » garantissant une « utilisation exclusivement humanitaire » des informations partagées.

« Associer notre travail à du renseignement est non seulement erroné, mais cela augmente les risques pour les humanitaires sur le terrain », écrit encore l'ONG.

INSO dit continuer à travailler « sans relâche » pour obtenir la libération de ses employés. Elle plaide également pour un dialogue apaisé avec les autorités burkinabè. Afin de permettre, dit-elle, la reprise de ses activités.

Abraham TOURÉ

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