« Grâce au suivi permanent de leurs activités, nous
avons pu déjouer plusieurs tentatives de déstabilisation aussi pernicieuses
qu'insistantes. Face à ces échecs répétés, ces individus sans foi ni loi ont
opté pour un énième plan. Ce dernier consistait à signer, d'une part, un
contrat avec des groupes terroristes baptisés "Les Centraux" et,
d'autres parts, à leur donner des formations spécifiques dans la zone du Centre-Est.
Leur objectif était de mener, en premier lieu, des actions violentes contre des
civils innocents, puis, en second lieu, de s'attaquer non seulement à des
institutions de la République, mais aussi à plusieurs autres points sensibles
», a déclaré le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, ce 23 septembre, à la
télévision nationale. Voici l’intégralité de la déclaration.
“Il est porté à la connaissance du public burkinabè et
de la communauté internationale que des individus,
résidant en République de Côte d'Ivoire, se sont activés dans une entreprise de
subversion contre notre pays. Ces acteurs du chaos, appuyés par certains
services de renseignement de puissances occidentales, sont constitués aussi
bien de civils de divers profils que de militaires et anciens militaires ayant
quitté le territoire national pour participer à des opérations de propagande et
de déstabilisation. Grâce au suivi permanent de leurs activités, nous avons pu
déjouer plusieurs tentatives de déstabilisation aussi pernicieuses
qu'incessantes. Face à ces échecs répétés, ces individus sans foi ni loi ont
opté pour un énième plan. Ce énième plan consistait d'une part à signer un
contrat avec des terroristes baptisés “les centraux” et d'autre part à leur
donner des formations spécifiques dans la zone du Centre Est pour la prise
d'objectifs qui ont été consignés dans leur contrat. Ils devraient en premier
lieu mener des actions violentes contre des civils innocents puis, en second
lieu, s'attaquer non seulement à des institutions de la République mais aussi à
plusieurs autres points sensibles.
La première attaque précurseur de cette opération
était celle de Barsalogho qui consistait à massacrer
le maximum de populations civiles pour créer le désarroi et le chaos au sein de
ces populations et ébranler de ce fait la nation entière, facilitant ainsi
l'exécution de l'action principale. Le plan prévoyait l'infiltration de
plusieurs groupes terroristes:
- Le premier groupe, chargé de mener l'action principale
à partir du 29 Août 2024, était composé de cent cinquante (150)
terroristes venus du Centre Est. Ils devaient se diriger vers la zone de
Sapouy puis remonter sur Ouagadougou en vue de prendre le palais
présidentiel sis à Koulouba;
- Le deuxième groupe devait attaquer la base
de drones militaires pour empêcher toute riposte de nos forces;
- Le troisième groupe, venu du territoire ivoirien, avait pour objectif de
mener des attaques dans la zone de Mangodara pour disperser nos forces
combattantes;
- D'autres groupes devaient cibler l'aéroport pour
bloquer tout renfort extérieur notamment par la pose de tout aéronef ami.
Durant ces investigations, nos services de
renseignement ont été alerté de l'arrestation de deux individus suspects, sans
papiers d'identité, à un poste de contrôle à l'entrée de la ville de Niamey le
29 août 2024. Après des auditions rigoureuses, ils ont révélé être accompagnés
d'un certain “Akoshi” qui avait déjà passé ledit poste de contrôle. Ce dernier
a été arrêté plus tard, le lendemain 30 août 2024, à la gare de Rimbo, à Niamey
alors qu'il tentait de s'échapper. Des vérifications d'identités faites, il
s'est avéré que le dénommé “Akoshi” n'est rien d'autre que le Commandant
Ahmed Kinda,
précédemment Chef de corps des Forces Spéciales. Censé
normalement être en stage au Maroc, il s'est révélé être le chef des opérations
de toutes ces attaques tristement planifiées. Les deux individus suspects se
sont révélés être en réalité deux chefs terroristes, nommés Ousmane
Abdoulaye et Amadou Amadou Idrissa. Toutes ces arrestations ont permis de
dénouer une grande partie du complot et de mieux comprendre les manœuvres
visant à déstabiliser notre nation. Ils ont été transférés plus tard au Burkina
Faso.
Une opération spéciale antiterroriste a été dès lors
immédiatement lancée en lien avec ces projets de déstabilisation. Les premières
investigations ont révélé que ce complot était orchestré par des ressortissants
Burkinab? résidant à l'étranger, dont:
- Monsieur Aziz Diallo, ancien maire et député de
Dori, travaillant actuellement en Centrafrique au compte d'un organisme
international. Il est l'un des cerveaux présumés de cette conspiration.
Sous le nom de code « Ahmed le centraux », il est en contact avec un
groupe terroriste de l'Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) à travers un
de ses oncles installé dans la ville de Dori;
- Monsieur Ousmane Moumouni Raouni DIALLO, oncle de
Monsieur Aziz DIALLO, ancien combattant de l'EIGS, ancien coordonnateur
des négociations avec les groupes terroristes sous l'ancien Président
DAMIBA;
- Monsieur Aziz DABO, ex agent de l'ANR en fuite,
connu sous le nom de code “ lionel”;
- Monsieur Abdoulaye BARRY, connu sous le nom de
code “le voyageur”. II est le lien entre les puissances occidentales, les
terroristes et la partie militaire:
- Un certain Serge MATURIN, journaliste nigérien
d'origine ivoirienne représentant “le voyageur” au Niger. Il a hébergé le
Commandant Ahmed KINDA la nuit du 29 août 2024 pour lui permettre de
s'échapper et devait faciliter également l'infiltration de tout le
commando à l'est du Burkina. Monsieur Abdoulaye BARRY lui avait demandé de
garder par devers lui 04 téléphones satellitaires de marque “ Thuraya”
destinés aux opérations funestes;
- Monsieur Djibril Yipéné BASSOLÉ, ancien Ministre
des affaires étrangères du Burkina Faso;
- Monsieur Newton Ahmed BARRY, ancien Président de
la CENI;
- Monsieur Alpha BARRY, ancien Ministre des
affaires étrangères du Burkina Faso:
- Le Commandant François ZOUNGRANA alias “César” ;
- Le Commandant Hermann ZONGO qui renseignant sur
les positions des vecteurs aériens et des mouvements de l'armée;
- Le Commandant Johanny COMPAORE, ancien Directeur
Général de la SONABHY qui recherchait des drones kamikazes;
- Le Colonel ZALLA travaillant dans le système des
nations unies en Centrafique;
- Le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA
alias “le patriarche” qui dirige le volet militaire de ce complot;
- Le lieutenant-colonel D. Roméo OUOBA alias
“Rodriguez” qui est le chef du centre des opérations à Accra;
- Plusieurs autres officiers à l'extérieur du pays
sur lesquels les investigations se poursuivent.
Ces déstabilisateurs, en collaboration avec des
complices à l'intérieur du pays, menaient des actions de désinformation
massives et utilisaient des pratiques occultes pour semer la confusion et la
division. Plusieurs marabouts ont été consultés par Monsieur Abdoulaye BARRY
alias « le voyageur » qui s'est fait aider par le sergent- chef TINDANO alias
“Taylor”, ancien élément des Forces spéciales qui sera arrêté plus tard par nos
services. Ce dernier donnait des renseignements à l'ennemi et avait en charge de
recruter des éléments pour les opérations de déstabilisation. Il a en outre,
pris contact avec son père, marabout très connu dans la zone de Bogandé afin
qu'il travaille à ce que les infiltrations des terroristes se passent très
bien.
Suite à l'arrestation du Commandant Ahmed KINDA alias
“Akoshi” et des deux chefs terroristes, il avait été convenu dans
un premier temps, de ne pas divulguer l'information, pour permettre ainsi à nos
services de découvrir toute l'étendue du réseau. Les communications interceptées
ont révélé l'implication de plusieurs opérateurs économiques dans le complot.
Des enregistrements de ces communications seront diffusés au public dans les
prochains jours.
D'autres leaders de la société civile, participant aux
échanges via un groupe WhatsApp dénommé "IB dégage", sont également
impliqués dans cette vaste entreprise. La plupart des réunions de planification
se menaient au Ghana, dans le quartier “Achimota” à l'hôtel “Giddi lodge” à
Accra. Certaines autres réunions se menaient à Tamalé, en présence de Monsieur
Abdoulaye BARRY alias “le voyageur” et du Lieutenant-colonel D. Roméo OUOBA
alias “Rodriguez”.
Dans un second temps, il avait été convenu que le
Commandant Ahmed KINDA alias “Akoshi”, le sergent-chef TINDANO alias “Taylor”
et les deux chefs terroristes, accompagnés de l'une de
nos équipes, montrent le site de stockage de leur équipement et de leurs
matériels divers. Ce lieu, sous la garde de terroristes à la solde du
Commandant, a été localisé non loin de la ville de Tenkodogo. Une fois sur
place, ceux-ci ont tenté de s'échapper, mais des échanges de tirs
s'ensuivirent, au cours desquels ils ont été neutralisé en sus de plusieurs
autres terroristes.
Les autres déstabilisateurs, loin d'abandonner leur
funeste entreprise, ont décidé de peaufiner un nouveau plan lors d'une réunion
qui doit se tenir normalement au Nigéria le 27 septembre 2024. Il s'agira pour
eux de recruter de nouveaux terroristes en sus de recruter cinq cent
mercenaires (500) en provenance d'un pays européen pour des attaques à grande
échelle à Ouagadougou, visant à semer la terreur. Toujours dans leur prévision,
ils ont décidé de tuer tous ceux qui s'opposeraient à leurs actions en faisant
référence aux populations dans le cas où elles se révolteraient. Ainsi pour
préserver leurs familles et leurs proches de toutes représailles des
populations contre eux, ils ont décidé que chacun d'entre eux exfiltre sa
famille et ses proches avant le début de leur opération.
Grâce aux informations recueillies, nous avons pu
identifier les participants prévus à cette réunion de coordination à venir au
Nigéria, parmi lesquels devraient figurer :
- Le Commandant Ahmed KINDA alias
“Akoshi”.
- Monsieur Abdoulaye BARRY alias “ le voyageur”;
- L'ancien Directeur Général adjoint de l'ANR,
radié des cadres des Forces armées nationales, Monsieur OUEDRAOGO Sékou:
- Le Lieutenant-colonel D. Roméo OUOBA alias
“Rodriguez”, ainsi que des personnes issues de ce pays frère qu'est le
Nigéria qui sont impliquées dans cette sinistre entreprise.
Tous devraient faire jonction avec Monsieur Djibril
Yipén? BASSOLE et certains éléments des services de renseignement occidentaux.
Fort de ces informations avérées et au regard de la
gravité extrême des actes, il a été décidé de maintenir l'opération spéciale
afin de neutraliser toute personne qui tenterait de semer le chaos dans notre
pays. Des instructions ont été données pour rétrocéder aux services de
renseignement burkinabè, l'ensemble des dossiers initialement judiciarisés afin
de reprendre les auditions.
A l'endroit des familles et proches de ces
terroristes, il leur est conseillé de les dénoncer, de les dissuader de
poursuivre dans cette voie destructrice et de se départir formellement de toute
action subversive.
La récréation est terminée”.