Les
autorités burkinabè et le représentant de la Banque mondiale au Burkina ont
inauguré ce 28 juin plusieurs infrastructures à Fada N’gourma, dans la région
de l’Est. Ces infrastructures ont été réalisées dans le cadre du Projet
d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR). Elles
devraient permettre de renforcer la résilience des populations dans un contexte
marqué par la crise sécuritaire et humanitaire. Ce projet, financé par la
Banque mondiale, couvre la période 2021-2025. Il est doté d’un budget total de
260,15 milliards FCFA. Environ 60 milliards de francs devraient être investis
dans la région de l’Est. Dans le domaine sanitaire par exemple, la ville de
Fada bénéficie, entre autres, de la réalisation d’un centre de santé et de promotion
sociale (CSPS).
Cette
infrastructure sanitaire a été réalisée au secteur 2 de la “Cité de Yendabili”.
Elle comprend, entre autres, un dispensaire, une maternité, deux halls pour les
accompagnants de patients.

Mais
également un poste d’eau autonome, une cuisine, des logements pour les agents
de santé et des latrines. Ce CSPS a été équipé. Des agents de santé y ont déjà
été affectés. Il devrait être mis en service “les prochains jours”, selon les
responsables du PUDTR.
Le coût
de cette réalisation, y compris les équipements, est estimé à 316 764 780 FCFA.

Dans le
cadre de ce projet, un autre CSPS est en cours de réalisation à Bougui, un
village de la commune de Fada N’gourma.
Les
capacités des centres de santé de la région de l’Est ont également été
renforcées. Parmi les structures bénéficiaires d’infrastructures
additionnelles, le CSPS de Maoda (commune de Diabo). Là, le PUDTR a permis la
construction de logements pour le personnel soignant, de deux halls pour les
accompagnants de patients, de latrines et d’une cuisine.
À
Tilonti, dans la commune de Diapangou, le PUDTR a également réalisé un dépôt
pharmaceutique. Ainsi que des halls pour les accompagnants de patients, des
latrines et un poste d’eau autonome. Des équipements solaires ont aussi été
réhabilités.
Les
populations apprécient positivement ces initiatives. “Nous sommes très ravis de
ces infrastructures. Notamment les logements réalisés pour les agents de santé.
Avant, pour voir le personnel soignant sur place, c’était souvent compliqué. La
nuit, il fallait se déplacer vers leurs logements. Lorsque vous avez un cas
d’urgence, il était difficile que le patient bénéficie rapidement de soins.
Avec la construction des logements par le PUDTR, le personnel soignant habite
désormais près du CSPS. Ce qui facilite les prises en charge”, se réjouit
Djingraogo Dayamba, un habitant du village de Maoda.

Il apprécie également la construction des latrines. Elles
sont bien entretenues, dit-il. Et cela contribue à la bonne santé des usagers
du CSPS. Djingraogo Dayamba plaide cependant pour qu’une clôture soit érigée.
Cela permettra, dit-il, de protéger les patients des bruits des véhicules qui
empruntent la route située à proximité. Cela permettra également d’éviter la
poussière.
Djingraogo Dayamba
Autre
souhait : une meilleure électrification du CSPS. “Il y a des poteaux
électriques à côté mais le CSPS ne dispose pas d’électricité adéquate. La nuit,
les accouchements se font parfois à l’aide d’une torche”, a-t-il déploré.
Insistant également sur le fait que les installations solaires ne sont pas
toujours fonctionnelles pendant la saison pluvieuse.
Plaidoyer
également pour une réfection de la maternité. Elle a été construite en 2016.
Aujourd’hui, elle est en état de délabrement. L’eau coule à certains endroits.
“Entrez et voyez ce à quoi ressemble notre maternité aujourd’hui. Un lieu où on
donne la vie ne devrait pas être ainsi”, a-t-il déploré.

À
Tilonti, la construction d’un dépôt pharmaceutique, l’installation d’un système
solaire et la réalisation d’un forage d’eau font la joie des agents de santé.
“À la
maternité, on était obligé la nuit d’utiliser la lumière du téléphone ou une
torche pour les accouchements. Aujourd’hui, nous disposons d’électricité. Ce
qui facilite les prises en charge des patients par le personnel de santé ”,
confie Angelina Belemyegré, infirmière au CSPS de Tilonti.
Cet
agent de santé apprécie également la réalisation d’un point d’eau par le PUDTR.
“Il fallait parcourir un kilomètre pour puiser de l’eau dans le cadre des
accouchements. La construction du forage est pour nous un soulagement”,
a-t-elle indiqué.
Angelina Belemyegré
En
outre, la construction d’un dépôt pharmaceutique plus vaste permet désormais au
CSPS de commander la quantité de produits nécessaires pour la prise en charge
des patients.
Après
trois ans de mise en œuvre du projet, le ministère en charge des Finances note
de “réels motifs de satisfaction au regard des témoignages qui émanent des
localités bénéficiaires en général et de la commune de Fada N’Gourma en
particulier”.
Selon
le ministre burkinabè de l’Economie, des Finances et de la Prospective,
Aboubakar Nacanabo, plus de 1 500 000 personnes sont directement impactées par
les actions du PUDTR.
Sur le
plan sanitaire, le projet a permis la construction et l’équipement de 103
infrastructures sanitaires au profit de 57 formations sanitaires.
Plus de
161 milliards FCFA ont été investis par le projet sur l’ensemble du territoire
national. Soit un taux de décaissement de 62% de l’enveloppe globale. Ce projet
couvre les régions de la Boucle du Mouhoun, de l’Est, du Centre-Est et du
Centre-Ouest, indique le ministère des Finances.