La Centrale d'achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG) marque un point de plus. Elle a été certifiée ISO 9001, version 2015. Cette certification est une récompense et une reconnaissance de portée internationale qui prouve la qualité des prestations et des produits de cette entreprise de santé publique à vocation sociale. Vendredi 30 juillet, la direction générale de la CAMEG a célébré la certification décrochée par cette Association Sans But Lucratif (ASBL), en présence du Premier ministre Christophe Dabiré, de membres du gouvernement et de partenaires techniques et financiers.
Grande satisfaction pour la direction générale de la CAMEG et son personnel. Cette Centrale d’achat de médicaments essentiels génériques a reçu une distinction au plan international : la certification ISO 9001: 2015. Une preuve que cette association de santé publique à vocation sociale a réussi à inscrire son nom parmi les institutions dont la qualité des services et prestations est jugée conforme aux normes d’excellence internationales.
La CAMEG a obtenu cette distinction après avoir fait auditer toute sa chaine d’approvisionnement et de fonctionnement. La directrice générale de la CAMEG, Dr Anne Maryse K’haboré, s’est dite satisfaite de cette distinction et a remercié le Premier ministre Christophe Dabiré pour, dit-elle, « son attachement historique à la CAMEG. » L’actuel chef du gouvernement burkinabè avait été appelé à diriger le département de la santé quelques mois après la création sur papier de la CAMEG. C’est sous son leadership que la Centrale a été opérationnalisée. Sa détermination et son engagement à promouvoir cette structure ont permis d’atteindre aujourd’hui un niveau d’excellence et de qualité conformes aux standards internationaux d’où cette certification ISO 9001 : version 2015.
« C’est au prix d’un engagement fort et soutenu par tous les travailleurs de la CAMEG que la British Standard Institution, après un audit de conformité, a certifié l’ensemble des processus de tout le réseau de la CAMEG conformes aux exigences de la norme qualité ISO 9001 version 2015. C’est certes une victoire d’étape et une fierté, mais surtout une exigence de qualité que nous nous imposons, afin de renforcer la confiance des populations, du gouvernement et des Partenaires techniques et financiers quant à la qualité, la sécurité et la fiabilité de toute notre chaine d’approvisionnement et de l’ensemble des produits de santé que nous rendons disponibles sur toute l’étendue du territoire », foi de la directrice générale de la CAMEG, Dr K’haboré.
La CAMEG a maintenant trois décennies d’existence. 30 ans après sa création, la pandémie de la COVID-19 est venue prouver qu’elle avait bien sa raison d’être. La Covid-19 vient renforcer et confirmer que la place de la CAMEG est prépondérante mais surtout indispensable dans le système de santé de notre pays, indiquent ses responsables.
Le ministre de la Santé, Charlemagne Ouédraogo, est tout aussi satisfait. Pour lui, cette certification ISO 9001 : 2015 de la CAMEG est une récompense et une reconnaissance à tout le système de santé du Burkina Faso. La CAMEG est, dit-il, un pilier essentiel et incontournable dans notre système de santé. C’est un instrument efficace à travers lequel l’Etat rend disponible les produits de santé à des prix acceptables. Elle subventionne systématiquement les produits de certaines pathologies et veille à réduire les fluctuations des prix des produits de santé… Tout le monde a pu s’en apercevoir à travers le rôle qu’elle a joué durant la pandémie de la Covid-19, où la CAMEG a maintenu constant le prix des médicaments malgré les flambées des prix au niveau international. Avec cette certification ISO 9001 : 2015, « c’est une nouvelle page qui s’ouvre pour la CAMEG, une page de l’excellence, de la maturité, de la performance. La CAMEG est désormais dans la cour des grands », affirme le ministre de la Santé. Et il appelle les autres structures du ministère de la Santé à « suivre l’exemple historique de la CAMEG ».
Le Premier ministre Christophe Dabiré est le patron de la cérémonie. Il a tenu des propos élogieux à l’endroit de la directrice générale de la CAMEG, Dr Anne Maryse K’haboré. « La DG est comme une puce, pour parler de sa pugnacité et de sa combattivité à relever les défis de sa structure. Quand j’ai été nommé Premier ministre, elle a osé venir me dire que la CAMEG rencontre beaucoup de difficultés et que si le gouvernement ne fait pas quelque chose, la boite ne va pas s’en sortir et va devoir mettre la clé sous le paillasson, ce qui serait déplorable pour le système de santé. En effet, les hôpitaux du ministère de la Santé lui devaient plusieurs milliards de francs CFA.
Aujourd’hui, je suis venu magnifier l’excellence de la CAMEG, de la directrice générale et de tout son personnel qui a travaillé pour maintenir la boite hors de l’eau après ces dernières années de crises qui ont secoué l’institution. Je suis venu magnifier une vision, celle du président du Faso. N’eut été sa vision avec les programmes qu’il a institués, il y a des coups de boutoir de certaines institutions et d’acteurs du privé pour faire disparaitre la CAMEG. C’est grâce à cet organisme que des médicaments sont disponibles dans les centres de santé à l’intérieur du pays, dans les zones les plus reculées du Burkina Faso », affirme le chef du gouvernement.
Selon lui, la CAMEG a joué un rôle déterminant dans le combat contre la pandémie : « Sans la CAMEG, il n’y aurait pas eu de combat victorieux contre la COVID-19. Je remercie ceux qui ont œuvré pour que la CAMEG soit ce qu’elle est aujourd’hui. »
A propos de la certification ISO 9001 : 2015, Christophe Dabiré estime qu’elle est « le gage d’une assurance supplémentaire offerte aux populations et partenaires techniques et financiers sur les meilleures conditions d’achat, de stockage et de distribution qu’offre la CAMEG et invite les populations à faire confiance aux produits de la CAMEG pour leurs besoins en santé. » Il a demandé au ministre Charlemagne Ouédraogo de soutenir la directrice générale de la CAMEG. Pour Dr K’haboré, si la CAMEG est aujourd’hui célébrée, c’est grâce à ses devanciers et prédécesseurs mais aussi à ses collaborateurs et à tout le personnel de la boite qui ont abattu un travail formidable avec détermination et engagement.
Malgré ces acquis, il y a encore des défis à relever. Le ministre de la Santé les résume ainsi : « L’un des défis que doit relever la CAMEG est la digitalisation de la traçabilité des produits qu’elle distribue afin d’éviter de ravitailler le marché illicite des produits pharmaceutiques. Il est donc urgent et impératif de mettre en place un mécanisme de traçabilité des médicaments par la CAMEG, surtout dans un contexte de crise sécuritaire et de renforcement des mesures de gratuité des soins. »
La CAMEG a été portée sur les fonts baptismaux en 1992 à un moment où le Burkina Faso était frappé par une épidémie de méningite. Le gouvernement d’alors avait eu l’idée de créer une structure de ravitaillement des populations en médicaments essentiels génériques. Trente ans après, l’histoire lui donne raison ! La CAMEG du Burkina Faso, fleuron national, faitière des centrales d’achat de la sous-région, citée en exemple pour son expertise et son leadership, abrite le siège de l’Association des centrales d’achats de médicaments essentiels génériques (ACAME) regroupant 22 pays de l’Afrique subsaharienne.
Par Ham SANGARE
