Annonce . Gestion des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux : le ministre de la Santé prend le pouls de la CAMEG

Gestion des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux : le ministre de la Santé prend le pouls de la CAMEG
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  • mercredi 18 mai 2022

Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Robert Kargougou, a effectué ce 10 mai, une visite au sein de la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG). Avant de mettre le cap sur le site de Tengandogo, il a effectué une séance de travail avec les responsables de la CAMEG à son siège à la ZAD.

A travers cette visite, le premier responsable du département en charge de la santé entend toucher du doigt les réalités de la structure. Habillé d’un gilet estampillé CAMEG et en compagnie du personnel et des responsables de la Centrale, il  a fait le tour des locaux dans lesquels sont entreposés les médicaments à Tengandogo. De la chambre froide aux locaux à température ambiante, Robert Kargougou s’est imprégné des conditions de stockage de ces produits. Il  a félicité la CAMEG sous le leadership de sa Directrice générale, pour le travail abattu en vue de rendre disponibles les produits pharmaceutiques, en dépit des difficultés liées à la pandémie de la Covid-19 et à la crise ukrainienne. Et selon la Directrice générale de la CAMEG, Anne Maryse K’haboré, cette crise a un impact sur le coût des matières premières et des frets logistiques qui augmentent inéluctablement. La structure réussit tout de même «à disponibiliser 75% des médicaments essentiels », indique-t-elle.

A l’en croire, de nombreux efforts sont faits par sa structure afin de permettre aux populations d’avoir accès aux produits à des coûts accessibles. Ce, en dépit du contexte international difficile. « Malgré la crise en Ukraine et malgré l’augmentation du coût des matières premières actuelles, aucun patient ne ressent l’augmentation au niveau de son prix de médicament. Ce sont des efforts notables à encourager malgré les dettes importantes que nous avons. Le travail est donc fait pour que la population puisse se soigner tranquillement, en toutes circonstances, avec des médicaments de qualité et ce, sur toute l’étendue du territoire », soutient-elle.

La CAMEG est cependant en rupture de stock de 25%. Et cette situation se justifie par le fait que « 95% et même plus de nos produits viennent de l’étranger. Nous n’avons pas de production locale. Donc forcément, si le planning d’approvisionnement n’est pas fiable, du fait du non paiement des fournisseurs dans les délais impartis par exemple, il peut y avoir des retards importants de livraison. Les produits peuvent être en rupture de temps en temps, mais des hommes et des femmes travaillent au quotidien pour que ces temps de ruptures soient les plus courts possibles et aient un faible impact sur la population ». Le taux de rupture en 2016 était d’environ 33% contre 25% actuellement. Une réduction fort appréciable dans le contexte plus que difficile que tout le monde connait, souligne-t-elle.

L’Etat s’engage à solder ses dettes

Autre difficulté à laquelle la CAMEG fait face, ce sont les dettes des structures publiques. Le montant de cette dette est chiffré à environ 20 milliards FCFA. Le ministre Kargougou dit être conscient de la situation : « Les structures centrales et les structures déconcentrées du ministère de la Santé doivent beaucoup d’argent à la CAMEG ; cela se chiffre en termes de milliards FCFA».

Des dispositions sont prises pour remédier à cela, assure-t-il : « Nous travaillons à mettre en place un mécanisme pour payer cette dette et aussi mettre en place un mécanisme qui évite la reconstitution de la dette ». Un paiement vivement attendu par la Directrice générale de la CAMEG. « Cela va nous soulager et nous permettre de payer nos fournisseurs et travailler à avoir un plan d’approvisionnement plus fiable et maîtrisé afin que chaque Burkinabè puisse bénéficier de médicaments de qualité », note-t-elle.

Le 28 novembre 2021, deux entrepôts de la Centrale situés à la ZAD ont été détruits suite à un incendie.  Le ministre, au cours de sa visite, a également fait le constat de la zone sinistrée. Il dit traduire l’engagement de son département à «soutenir les efforts de restauration des capacités de stockage de la CAMEG ». Depuis cet incendie, la CAMEG confie avoir réalisé des audits du système de sécurité. Un projet de modernisation du système de sécurité incendie et du contrôle d’accès est également en cours de déploiement sur ses 10 agences réparties sur 8 régions.

On note par ailleurs que les autres dépôts pharmaceutiques ayant été victimes d’incendie ne sont pas des entrepôts de la CAMEG. Il s’agit plutôt des dépôts répartiteurs des districts et des dépôts de Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) du ministère de la Santé. « Les premiers rapports qui nous parviennent font état, le plus souvent, de dysfonctionnements au niveau des circuits électriques. Mais je voudrais vous rassurer que le ministère de la Santé travaille à ce que des investigations plus poussées soient faites afin que nous évitions de telles situations qui entravent la disponibilité du médicament », a indiqué le ministre.

La mission de la CAMEG est de rendre disponibles et accessibles des produits de santé de qualité sur toute l’étendue du territoire national. Dans l’optique d’assumer pleinement sa mission, elle a défini une vision dite « audacieuse ». Selon cette vision, « en 2025, la CAMEG est reconnue dans le système national de santé pour sa performance et à l’échelle régionale pour son expertise». La concrétisation de cette vision repose sur 4 axes stratégiques qui s’étalent sur la période 2021-2025. Ce sont : la performance organisationnelle, le renforcement de la chaîne d’approvisionnement, l’intensification de l’action marketing et commerciale ainsi que la communication et le rayonnement de la CAMEG.

La structure s’est par ailleurs dotée d’une politique qualité. Ces actions lui ont valu la certification à la norme internationale ISO 9001 version 2015 depuis mai 2021, faisant d’elle une des rares centrales dans la sous-région, dont les normes sont équivalentes aux standards internationaux.

Association à but non lucratif, la CAMEG a été créée en 1992. Elle est dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. Elle assure le Secrétariat permanent de l’ACAME (Association des Centrales d’achats de médicaments essentiels), regroupant plus de 22 pays d’Afrique et reconnue comme acteur non étatique de l’OMS et qui a un accord de siège avec le Burkina Faso depuis 2018.

Par Tanga Thierry ZONGO


Publié par : Courrier Confidentiel