Annonce . Assises nationales sur l’éducation : à la recherche d’un pacte national pour une école de qualité

Assises nationales sur l’éducation : à la recherche d’un pacte national pour une école de qualité
actualite
  • jeudi 25 novembre 2021

Le monde éducatif du Burkina est en conclave à Ouagadougou. Les assises nationales sur l’Education nationale, annoncée depuis des mois, se sont tenues du 18 au 20 novembre. Les participants ont diagnostiqué sans complaisance le système éducatif burkinabè et dégagé des solutions.

Grande mobilisation au Centre international de conférences de Ouagadougou. Venus des régions, provinces, communes, villages, des écoles, lycées et collèges, les participants à ces assises nationales sur l’Education nationale se sont penchés sur le système éducatif dans son ensemble. Objectif : dégager un pacte national pour une école de qualité. Selon le maire de la commune de Ouagadougou, Armand Pierre Beouindé, la présence du chef de l’Etat à ces assises est un symbole fort. Elle témoigne de ce que l’Education est une priorité aux yeux des plus hautes autorités du Burkina. Le bourgmestre a salué le chef de l’Etat Roch Kaboré et son gouvernement. L’Etat a accordé, dit-il, plus 2,8 milliards FCFA à sa commune afin de réaliser des activités dans le domaine de l’éducation. Il fonde espoir que ces trois jours de réflexions permettent de dénicher des pistes de solutions pour une éducation de qualité. Mais avant ces journées de réflexions, il y a eu un travail en amont.

Un long processus

Le ministre en charge de l’Education nationale, Stanislas Ouaro, a travaillé d’arrache-pied pour la tenue de ces assises nationales. Il dit avoir été instruit par le Conseil des ministres, en sa séance du 31 mars 2021, de tenir des assises nationales de l’Education dans l’objectif « de repenser notre système éducatif ». Depuis 2015, rappelle le patron de l’Education, le Président du Faso a décidé de faire de l’Ecole la locomotive du développement. C’est pourquoi, depuis son ascension à la tête de l’Etat, il a travaillé à résorber les problèmes liés aux classes sous paillotes, construit des lycées scientifiques et même rétabli les bourses scolaires supprimées depuis plusieurs années.  Mais c’était sans compter avec les forces du mal. Ces hommes armés non identifiés ont, comme par malédiction, tourné leur canon en direction des écoles, des lycées et des collèges du pays. Conséquences : 2877 établissements scolaires  sont fermés selon les données disponibles à la date du 31 octobre 2021. Cette situation affecte 344 363 élèves et 9221 enseignants. Ces chiffres ont été précisés par le ministre Ouaro.

Juste après l’accord de principe du Conseil des ministres, le chef du département de l’Education nationale et ses collaborateurs ont entamé des rencontres d’information et d’échanges avec plusieurs composantes de la Nation. Ils ont « sollicité leur accompagnement et recueilli leurs contributions ». Puis est venu le moment du choix du thème, de la rédaction du document de base des Assises nationales, la mise en place d’un comité technique national de validation du document et sa finalisation. Cette étape franchie, place aux assises régionales tenues dans les 13 régions en octobre dernier. Le ministre de l’Education nationale, porteur de ces assises nationales, a souhaité que «des solutions pertinentes, réalistes, réalisables et consensuelles sortent de ces assises nationales. »

 « Je convoquerai bientôt la communauté éducative»

Qui plus que le président du Faso pour donner le top départ de ces Assises nationales de l’Education ? Déjà, en 2007, il était à la tête de l’Assemblée nationale lorsque la loi portant orientation de l’Education était adoptée. Cette loi, selon plusieurs acteurs, a jeté les bases d’une éducation pour tous au Burkina Faso, avec en toile de fond, des dispositions sur la gratuité de l’éducation et l’obligation scolaire. Et en 2015, quand il arrivait au pouvoir, le président s’engageait à investir dans l’éducation. « En matière d’accès à l’éducation, j’ai pris l’engagement d’assurer le développement de l’offre éducative tout en mettant fin aux classes sous paillote, de développer l’enseignement et la formation techniques et professionnels, de créer des classes préparatoires aux grandes écoles, et de doter chaque région d’au moins un lycée scientifique », rappelle le chef de l’Etat, Roch Kaboré. Dès sa réélection le 22 novembre 2020, il a promis « d’asseoir l’économie du savoir et de bâtir l’école de demain par la promotion de l’innovation technologique comme moyen d’excellence pour transformer le Burkina Faso dans les secteurs sociaux et de développement ». Pour le président du Faso, l’éducation est un droit pour chaque enfant, un devoir de chaque parent et une obligation de toute la communauté. A l’en croire, pendant ces assises nationales sur l’éducation, les participants sont appelés à mettre à profit leurs expériences et compétences afin de contribuer à la «construction d’une école solide et forte en phase avec les aspirations des populations et les réalités socioéconomiques du pays».

Ces assises nationales sur l’Education ont mobilisé  plusieurs personnalités. Avant le chef de l’Etat, le Premier vice-président de l’Assemblée nationale, Nestor Batio Bassière, représentant son président Alassane Bala Sakandé, rappelle que 14 ans après l’adoption de la loi sur l’orientation de l’éducation, elle reste d’actualité. Il rappelle que  l’enquête parlementaire diligentée par l’Assemblée nationale en 2017 a révélé des dysfonctionnements dans le domaine de l’Education. Ces dysfonctionnements montrent la nécessité de repenser l’Ecole burkinabè. Et ces assises, selon le vice-président du parlement, sont l’occasion de poser collectivement les problèmes et de leur trouver les solutions les plus adaptées.

Tout compte fait, le président du Faso promet de convoquer la communauté éducative les jours à venir autour des conclusions et des actes de ces assises nationales sur l’éducation. Il s’agit de faire en sorte «que chaque partie s’engage autour du pacte fédérateur qui en sera issu pour aller dans la même direction avec des objectifs communs. »

Par Ham SANGARE


Publié par : Courrier Confidentiel